Dominique PAILLE : Interview dans France soir par Paul Wermus
Interview de Dominique PAILLE dans France soir par Paul Wermus – samedi 30 décembre 2006
Dominique Paillé, un drôle de parcours, ancien directeur d’hôpital, ex-délégué général de l’UDF, puis directeur de campagne de François Bayrou aux européennes de 1999. Le voici aujourd’hui député UMP des Deux-Sèvres.
Faites-vous toujours ce que vous dites ?
J’ai renoncé à mes fonctions de maire, de conseiller général, de conseiller régional. J’ai toujours penché pour le non cumul des mandats, dans un souci d’efficacité et au fur et à mesure des échéances. Je me suis appliqué cette règle.
Pourquoi avez-vous abandonné François Bayrou ?
Je me suis rallié à Sarkozy en 2005 car j’ai pensé qu’il fallait, pour gagner, réorganiser le système politique en deux grands partis. La création de l’UMP, parti que j’ai rejoint, représente cette opportunité.
Etes-vous fâché avec votre ancien patron ?
Nous avons des relations régulières et courtoises, mais François a fait une autre analyse que la mienne. Il pense être le troisième homme, une stratégie qui ne mène à rien dans un scrutin majoritaire. Pour faire aboutir sa théorie du grand centre, il faudrait un scrutin proportionnel.
Que vous inspire Ségolène ?
Son autoritarisme la conduit à son aveuglement. Dommage qu’elle évite de faire de véritables propositions. Pour l’instant, elle mène une campagne de séduction. Elle joue sur son avantage physique mais elle ne tiendra pas l’épreuve du vrai combat. Pour l’instant, son discours est de dire aux Français : « Dites ce que vous voulez, je serai là pour le faire ».
Voila Marie-George Buffet dans la course ?
Elle ne représente plus rien. Le Parti communiste est définitivement mort.
Qu’est ce que vous aimez tant chez Sarko ?
Il y a un tant pour tout. Sarkozy a réussi celui du rassemblement de son propre camp. Il a réuni autour de lui tous ceux qui, par réalisme, considèrent qu’il n’y a pas d’autre alternative à sa candidature. C’est quelqu’un qui de temps en temps, doute de sa route. Voilà qui devrait rassurer son électorat. Sarkozy est capable de se remettre en cause, ce n’est pas un monstre froid.
MAM ne sème-t-elle pas le trouble ?
Je pense qu’elle ne se présentera pas, car elle n’a pas de fenêtre de tir. Elle n’a pas été capable de marquer sa différence dans nos forums. Compte tenu des ralliements engrangés par Nicolas, c’est trop tard pour elle. Une candidature de MAM serait extrêmement périlleuse.
Y a-t-il des électrons libres à l’UMP ?
Je regrette que Nicolas Dupont-Aignan se présente en dehors du parti. Ca n’est pas convenable. C’est un comportement qui me paraît insultant au regard de ceux qui l’ont toujours accueilli comme un des leurs à l’UMP. Même s’il ne fait que des poussières de résultats, ces poussières pourraient faire défaut au candidat Sarkozy, et notre première préoccupation est de réaliser un bon premier tour.
Vous êtes tout de même à part à l’UMP ?
Je représente l’aile sociale centriste. Mais je vais continuer à m’occuper de Mme Royal. Je la connais depuis toujours, nous partageons les terres des Deux-Sèvres. Je suis son adversaire permanent.
Etes-vous ambitieux ?
J’ai une ambition plurielle. D’abord faire quelque chose pour nos concitoyens. Répondre à leurs inspirations, promouvoir mon pays et l’Europe et avoir la satisfaction du job accompli.
En cas de victoire, risquez-vous de vous retrouver au gouvernement ?
Ca ne fait partie de mes préoccupations. Il y a tellement d’hypothèses à lever pour parvenir à ce résultat. Il faut d’abord gagner.
L’hôpital ne vous manque-t-il pas ?
J’étais directeur d’hôpital depuis quinze ans, j’en ai fait le tour. Pour l’heure, je n’ai pas le sentiment d’avoir fait la même chose en politique. Je suis d’ailleurs officiellement investi et candidat à ma succession.
Qui êtes-vous au juste ?
Je ne suis ni un homme de luxe, ni un homme de misère, mais un homme de confort.
Qu’allez-vous faire pour les fêtes ?
Je vais envoyer 5000 cartes de vœux manuscrites à mes administrés. Cela m’occupera pendant la trêve des confiseurs.
Avez-vous une devise ?
Demain, tu feras mieux qu’aujourd’hui.