Dominique Paillé, le franc-tireur de l’UMP
Le député de la 4ème circonscription, Dominique Paillé, s’est démarqué par son vote contre la fusion Suez-GDF. En session ordinaire, il avancera ses arguments, notamment sur le financement de la Sécurité sociale.
Bressuire. Le parlementaire de Bressuire-Thouars a fait entendre sa voix discordante sur la fusion Suez-GDF : « les pressions étaient fortes. Thierry Breton a même fait mon siège pour me dire que je me trompais. Mais je suis content d’avoir été suivi. J’avais toujours dit qu’il y aurait entre 50 et 60 parlementaires de l’UMP qui me suivraient. Il y en a eu 40, ce n’est pas mal. Je persiste à dire que, quoi qu’on fasse, le gaz va augmenter car il faudra bien verser des dividendes aux actionnaires. Et puis, nous ne serons pas à l’abri d’une OPA hostile. L’avenir risque de me donner raison ». Dans les semaines qui viennent, le Parlement va se pencher sur le projet de loi de financement de la sécurité sociale : « il y a un point sur lequel je ne serai pas d’accord. On prévoit une augmentation des dépenses de 3,5% pour les hôpitaux mais de 0,8% seulement pour la médecine libérale et les médicaments. C’est nettement insuffisant. +1,2% serait le reflet de la réalité ».
Dominique Paillé va aussi enfourcher un autre cheval de bataille : « je vais me battre pour que les recettes de 11M€ sur les ventes de tabac aillent à la sécurité sociale. Actuellement, il n’y a que 20% qui vont à la sécu. Or, le tabac est nocif et il faut que l’Etat en consacre le produit à réparer les effets nocifs. Il faudrait un transfert total sur trois ans ».
Plus globalement, le parlementaire deux-sévrien voudrait une réforme du financement de la sécurité sociale « qui ne soit pas seulement basée sur les salaires ». Dans le budget, le député entend veiller à ce que « les moyens de la décentralisation soient effectifs ». Enfin, Dominique Paillé voudrait une loi sur la protection de l’enfance « un peu plus cohérente tant il est vrai qu’actuellement, il y a des chevauchements de compétences ».
Dominique Paillé n’arrête pas de vouloir montrer sa différence : « je ne suis pas le toutou à sa mémère. J’ai des convictions et je les assume. Je ne suis pas de ceux qui se mettent en file dans le peloton et qui espèrent une prime à l’arrivée. Oui, je suis un empêcheur de tourner en rond. Mais si ma position desservait Nicolas Sarkozy, il y a un moment que je ne serais plus là où je me trouve ».
Carle député bressuiro-thouarsais fait partie du groupe des douze qui construisent le projet législatif du président de l’UMP. Il organise aussi des débats et rencontres pour préparer le terrain du futur candidat. Et il donne son avis sur le comportement de Nicolas Sarkozy : « je n’ai pas arrêté de lui conseiller de quitter le gouvernement. Plus il dure, plus il s’expose et plus il lui est difficile d’incarner le changement profond ». En tout cas, il se méfie de Ségolène Royal, « cette femme redoutable, copie parfaite de Fran9ois Mitterrand, les convictions en moins ». Il ne cache pas lui préférer, comme rival de Sarkozy, Dominique Strauss-Kahn : « DSK a une stature, Ségolène a une posture ». Concurrente sérieuse ? « je ne pense pas qu’elle s’écroulera dans les sondages et je crois que ce ne sera pas facile. Elle saura avancer masquée jusqu’au bout ».
JJ Fouquet
Courrier Ouest 10/10/06